Turnip boy commits tax evasion : Tout quitter pour être un navet

Turnip boy commits tax evasion : Tout quitter pour être un navet

Turnip boy commits tax evasion : Tout quitter pour être un navet

Les aventures d’un navet anticapitaliste

Un cozy game… particulier

Dans un monde rongé par le capitalisme, on cherche des moyens d’évasion par les jeux vidéo. De plus en plus de cozy games connaissent du succès grâce à cette promesse d’une vie sereine, comme Stardew Valley, basé sur l’idée de lâcher son travail corporate pour aller rénover une ferme. Le rêve.

Et si cette ambiance paisible et hors du système se retrouvait dans un jeu… d’action ? C’est le défi que se sont lancé Graffiti Games et Snoozy Kazoo en 2021.

Problème : impôts. Solution : déchirer la feuille d’impôts.

Dans Turnip boy commits tax evasion, on incarne un petit navet trop mignon, qui commence le jeu en déchirant sa feuille d’impôt. Ce n’est pas de sa faute, sa seule action possible quand il lit un document est de le déchirer… Le Maire oignon, tout droit sorti d’un jeu de Monopoly, accuse le navet d’évasion fiscale et lui confisque sa maison.

Pour pouvoir récupérer son bien (ce qui ne semble pas trop l’inquiéter), le petit navet devient le larbin du Maire et doit aller lui chercher des objets plus ou moins suspects aux quatre coins de la carte. Pour ce faire, on enchaîne la résolution d’énigmes, et les combats contre des escargots pas si menaçants.

Au fur et à mesure, on débloque de nouvelles actions possibles, qui permettent d’aller dans différents lieux et donjons, et rencontrer de nouveaux ennemis redoutables. Si on fait preuve de curiosité, on peut alterner entre la quête principale et une multitude de quêtes secondaires, qui donnent vie à ce petit monde. Et si on rend service aux autres, on peut même obtenir de supers chapeaux ! On rencontre plein de fruits et légumes hauts en couleurs, dont les dialogues sont toujours hilarants, et dont on déchire tous les documents (oui oui, même les lettres d’amour…). 

Moi aussi, je veux être un navet !

Dans ce Zelda-like, malgré la dimension d’action/combat, les graphismes adorables et la petite musique d’ambiance en font un jeu dans lequel on se sent bien. L’attachement au navet qu’on dirige est essentiel à cela : entre le fait qu’il s’endorme par terre quand on est en inactivité trop longtemps, ou ses rots quand il gobe des points de vie… Franchement, on lui pardonne l’évasion fiscale sans problème.

Il existe un mode chronométré pour les personnes qui souhaitent faire un speedrun, et après avoir complété le jeu, on peut y revenir pour accéder à un donjon où on enchaîne les boss.

C’est un jeu assez court (environ 3h pour une partie complète), sans prise de tête et pourtant stimulant, qui sous son aspect goofy propose un lore narratif développé et une critique active du capitalisme. Comme alternative à un système aliénant et écocide (même chez les fruits et légumes !), Turnip Boy propose de se détacher de la notion de propriété, pour habiter pleinement le monde et comprendre son fonctionnement.

Turnip boy commits tax evasion est disponible pour le modique prix de 12 euros (mais souvent en solde sur Steam), sur toutes les plateformes.

P.S: Pour suivre les aventures de notre cher navet, un sequel est également disponible : Turnip Boy robs a bank. Comme quoi, on n'échappe jamais vraiment à l’emprise monétaire… Affaire à suivre.

Images issues de la page Steam du jeu (Turnip Boy Commits Tax Evasion sur Steam).

Rejoignez notre serveur discord pour discuter de l'article et partager vos réflexions avec une communauté passionnée !
Loup
Loup

Je suis actuellement étudiant-e dans la recherche cinématographique, et je me réoriente vers le game/narrative design. Cozy gamer et gros rageux, je suis fan de jeux indés, datings sims queers et jeux de rôles. En tant qu'artiste transmédia, j'ai à cœur de me demander comment repenser la narration dans les médias audiovisuels pour la rendre plus inclusive.