L'addiction aux jeux vidéo

L'addiction aux jeux vidéo

L'addiction aux jeux vidéo

Passer beaucoup de temps derrière un écran peut être source de problèmes. Perte de vue, troubles du sommeil, manque de demande musculaire et absence de vie sociale peuvent être autant de conséquences néfastes d'une longue exposition à un écran. De plus, les jeux vidéo ont une mauvaise réputation dans la société actuelle. Il n’est pas rare que les joueurs soient affublés de titres tels que “Nerd” ou “No-life” par les gens qui les entourent.

Récemment, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a reconnu le fait de jouer aux jeux vidéo comme une possible addiction : réelle dépendance ou diabolisation d’un média mal aimé ?

Une addiction, qu'est-ce que c'est ?

Selon Wikipédia, une addiction c’est :

<< Une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire.

Le sujet se livre à son addiction (par exemple : utilisation d'une drogue, ou participation à un jeu d'argent), malgré la conscience aiguë qu'il a — le plus souvent — d'abus et de perte de sa liberté d'action, ou de leur éventualité.

Une addiction se manifeste par un phénomène de manque lorsqu'on est privé d'un besoin non vital (exemples de besoins vitaux : nourriture, sommeil...). Cette addiction est dite grave, si son sevrage entraîne de la violence ou de l'agressivité. >>

Statistique sur l'addiction aux jeux vidéo selon Triange Jump

AddictAide nous parle plus en profondeur des conséquences des addictions sur notre personne :

<< Toutefois, la perception sociale et politique n’est pas à la hauteur de la gravité des problèmes. Et, si tous les acteurs sont en phase pour une réduction pragmatique des dommages, les politiques publiques sont insuffisantes, sinon parfois contradictoires, car le plus souvent inspirées par des représentations idéologiques. Ce travail d’appropriation des connaissances scientifiques par la société, s’appuyant sur les associations de patients, nous paraît être l’enjeu des prochaines années. Il sera nécessaire pour que les politiques puissent être plus efficaces.

Mais tout consommateur n’est pas nécessairement addicte et tous les dommages de consommation ne sont pas liés aux addictions. >>

A trop jouer devant les écrans, on peut finir par y vivre

Le Gouvernement apporte quelques précisions :

<< Le diagnostic de l’addiction (ou dépendance) repose sur des critères bien définis, fixés par des instances internationales de santé mentale et répertoriés dans un manuel, le Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders (DSM), dont la cinquième édition date de 2013.

Parmi ces critères, on trouve la perte de contrôle de soi, l’interférence de la consommation sur les activités scolaires ou professionnelles, ou encore la poursuite de la consommation malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre. >>

Un mal bien réel

Enfin, la principale intéressée, l’OMS nous livre sa version de l'addiction aux jeux vidéo :

<< Le trouble du jeu vidéo est défini dans le projet de 11e révision de la Classification internationale des maladies (CIM-11) comme un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux numériques, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables.

Pour que ce trouble soit diagnostiqué en tant que tel, le comportement doit être d’une sévérité suffisante pour entraîner une altération non négligeable des activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles ou d’autres domaines importants du fonctionnement, et en principe, se manifester clairement sur une période d’au moins 12 mois. >>

Le fameux mythe de la dernière partie...

Il est clair que, comme les autres addictions citées plus haut, il peut y avoir des conséquences regrettables à trop jouer. En effet, vouloir finir Dark Souls en une seule nuit alors que le réveil sonne le lendemain n'est pas toujours synonyme d'une journée réussie. Faire croire que tous les joueurs savent se limiter à un nombre raisonnable d'heures de jeu serait idyllique et ne reflète pas correctement la réalité. Le fait est que beaucoup de gens jouent souvent le soir, voire la nuit, au cours de sessions de jeu qui dépassent facilement les 2 heures.

Jouer longtemps, c'est être addict aux jeux vidéo ?

La réponse, selon l’OMS :

<< L’inclusion du trouble du jeu vidéo dans la CIM-11 fait suite à l’élaboration de programmes de traitement destinés à des patients souffrant d’affections présentant des caractéristiques identiques à celles du trouble du jeu vidéo, observées dans de nombreuses parties du monde, ce qui amènera les professionnels de la santé à porter une attention accrue sur les risques de développement de ce trouble et, partant, sur les mesures à prendre en matière de prévention et de traitement.

Des études montrent que le trouble du jeu vidéo ne touche qu’une petite partie des personnes qui utilisent des jeux numériques ou des jeux vidéo. Néanmoins, tout joueur doit être attentif au temps passé sur les jeux, en particulier si ses activités quotidiennes en pâtissent, ainsi qu’à tout changement physique ou psychologique, sur le plan social et celui de sa santé, qui pourrait être attribué à un comportement de jeu. >>

Personnellement, cette définition est un peu trop vague à mon goût. Il n’est pas expliqué clairement ce qui différencie un joueur “sain” d’un joueur atteint d’addiction et quels sont les facteurs qui peuvent pousser un joueur à sombrer dans l’addiction. L'écueil à éviter et qui est souvent fait par des personnes extérieures au milieu du jeu vidéo est d'assimiler une longue session de jeu à une session sans fin. Cela peut prêter à confusion, mais il n'est pas rare d'être pris dans une histoire et d'être tant immergé qu'on en oublie de s'arrêter. Cela ne résulte pas d'une décision de ne pas vouloir arrêter, mais d'une immersion telle, que l'on semble transporté ailleurs le temps d'un instant.

Cependant, les jeux sont suffisamment partitionnés en chapitres et en quêtes afin de régulièrement inciter les gens à faire une pause et à reprendre leur aventure plus tard. La Wii aura notamment tenté de faire prendre l'air à ses joueurs avec des résultats différents selon les personnes touchées… Sur moi ça ne marche pas. L'addiction aux jeux vidéo est très similaire à l’addiction aux jeux d’argent dans le principe, car ce sont les seules à ne pas faire appel à l’administration de substances. Dans les deux cas, les répercussions sur la santé ne sont pas immédiates (pas comme la cigarette et les drogues qui sont néfastes pour la santé). Les jeux d’argent sont légèrement différents des jeux vidéo parce qu'ils impliquent le fait de perdre de l’argent à chaque partie, ce qui peut rapidement engendrer des conséquences désastreuses. De plus, les jeux d’argent ne sont que des "pousse bouton". Il n'y a pas de stratégie ni de réflexion, le seul maître à bord est le hasard, la seule motivation à continuer de jouer est l'appât du gain. Malheureusement, la plupart des jeux de hasard ne sont pas totalement équilibrés et la banque ressort souvent gagnante !

En règle générale, une addiction se déclare lorsqu'un individu tente de fuir son quotidien, de libérer sa conscience. Les jeux vidéo demandent pour la plupart de la réflexion, de la concentration, des prises de décision et des raisonnements stratégiques. Il est difficile de laisser vagabonder sa conscience. Ou alors c'est que n'avez pas dépassé l'écran titre. Ensuite, le jeu vidéo vous fait acteur et non spectateur de l’action, il y a donc une réelle motivation à continuer de jouer, une envie de pousser une histoire ou quoique ce soit encore un petit peu plus loin.

Finalement, bien qu’elles soient très proches, l'addiction aux jeux d’argent et aux jeux vidéo ne sont pas complètement semblables. Néanmoins, dans un cas comme dans l’autre, la frontière entre passe-temps et addiction est très mince et il est difficile de juger si une personne est parfaitement consciente ou non de sa situation.

 
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LuckyiD
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