Les différentes formes de violences

Les différentes formes de violences

Les différentes formes de violences

En fin d’année 2022, dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes le 25 novembre, nous avons réalisé une campagne sur les réseaux sociaux afin de parler des différentes formes de violences qui existent. Ces violences ne devraient pas être évoquées où remises au cœur des débats seulement lors de cette journée, ou lors de témoignages importants faisant l’actualité. Ce sont là des occasions de les évoquer plus que jamais, mais elles ne doivent surtout pas être oubliées le reste du temps. Aucune forme de violence n’est négligeable.

Cet article a pour but de les évoquer à nouveau, de manière plus pérenne que dans un fil Twitter ou Instagram. Ce sont ces cinq formes de violences que nous allons aborder :

• Les violences sexuelles

• Les violences verbales

• Les violences psychologiques

• Les violences physiques

• Les violences économiques

Ces formes de violences peuvent impliquer des inconnus ou des inconnues, mais aussi des personnes qui se connaissent déjà, et ayant un statut similaire ou différent. Elles peuvent exister au sein de différentes relations : des relations professionnelles, familiales, amicales, amoureuses et conjugales.

Parmi elles, les violences sexuelles, verbales et psychologiques existent aussi massivement en ligne. Notamment via les jeux vidéo, les réseaux sociaux, les conversations de groupe ou privées, les plateformes de streaming et de vidéos ou bien les forums.

Nous espérons que cet article pourra vous permettre de mieux identifier des actes de violence, que vous en soyez victime ou que vous ayez assisté à ces actes. À la fin de ce dernier, vous trouverez des numéros et des liens vers des organismes qui proposent une aide aux victimes de violences, et offrant des informations complémentaires.

Les violences sexuelles

Comportement à caractère sexuel imposé à autrui par la contrainte, la surprise ou la menace. Les actes violents sexuels peuvent exister sous forme d’actions physiques, verbales ou d’images.

Les actes de violence sexuelle ne sont pas désirés par les victimes, ils ont lieu sans leur consentement. Le consentement, ce n’est pas seulement dire oui ou non. On peut exprimer un refus par d’autres moyens : des silences, des comportements, des messages écrits. Le consentement doit être mutuel : si l’une des personnes impliquées ne donne pas son consentement ou n’est pas en état de le faire, il faut considérer cela comme un refus.

Quelques exemples de violences sexuelles :

  • Embrasser quelqu’un sans son consentement ou contre sa volonté
  • Imposer à quelqu’un des pratiques sexuelles non désirées
  • Attouchements sexuels. Par exemple : toucher/pincer les fesses, les hanches, les seins…
  • Glisser sa main sous le T-shirt de son ou sa partenaire sans prévenir
  • Insulter et/ou rabaisser quelqu’un dans des propos à caractère sexuel sans son consentement
  • Envoyer des images à caractère sexuel sans consentement

Le harcèlement sexuel

Le harcèlement sexuel correspond à tout comportement sexuel intrusif et répétitif. Il peut s’exprimer à travers des actes verbaux ou des images. Dans le cas d’actes sexuels avec contact physique, on parle d’agression sexuelle.

Quelques exemples de harcèlement sexuel :

  • Envoyer des SMS à caractère sexuel à une personne non consentante
  • Insister malgré un refus
  • Faire des remarques sur le physique d’autrui
  • Siffler quelqu'un dans la rue

Les violences verbales

Comportements verbaux visant à intimider, humilier ou contrôler une personne ou un groupe de personnes. Ces comportements englobent les mots, le ton, le niveau sonore, les bruitages et le souffle. Certains actes de violence verbale plus subtils comme souffler dans le but de rabaisser l’autre ou son opinion, ou faire du chantage sont plus difficiles à identifier. Il n’en reste pas moins que ces actes sont violents et peuvent être très mal vécus par les personnes qui en sont victimes.

Quelques exemples de violences verbales :

• Les menaces
« Tu l’auras cherché ! »
« Réfléchis bien à ce que tu vas dire/faire… »

• Les hurlements, les ordres
« Me parle pas comme ça ! »
« Fais ce que je te dis ! »

• Les injures
« T’es débile ou quoi ?! »
« Salope ! »

• Le chantage
« Si tu m’aimais vraiment, tu ne ferais jamais ça… »
« Moi je suis toujours là pour toi, mais toi… »

• Dénigrer/dévaloriser l’autre ou ses proches
« Tu vas vraiment sortir avec cette tenue ? »
« De toute façon, tu ne vas pas y arriver »
- Souffler / émettre un bruit (ex. « rooh ») lorsque quelqu’un parle

Les violences psychologiques

Comportements qui visent à rabaisser ou à avoir du contrôle sur une personne. À cette fin, l’auteur·e des violences peut user de plusieurs stratégies : ignorer, dénigrer, isoler, harceler moralement, manipuler la personne.

Ces comportements sont particulièrement difficiles à identifier pour les victimes car elles finissent par douter d’elles-mêmes (de leurs pensées, jugements, ressentis) plutôt que de remettre en question leur environnement. Elles peuvent se dire par exemple : « j’ai dû faire une bêtise, iel est en colère à cause de moi », « je me fais des idées » ou « c’est moi le problème ». Elles ne perçoivent plus l’injustice de la situation dans laquelle elles se trouvent, et en viennent parfois même à croire que c’est normal ou qu’elles le méritent.

Quelques exemples de violences psychologiques :

• Critiques et reproches à répétition
« Tu ne comprends jamais rien ! »
« Tu n’écoutes jamais ce que je te dis ! »

• Refus de communication / Invisibilisation
- Ignorer volontairement une personne qui nous parle
- Faire comme si l’autre n’existait pas

• Accusations fausses et injustifiées
« Si ce n’est pas moi, c’est forcément toi ! »
« Tu sais très bien que je n’aime pas quand tu fais ça, je suis sûr que tu le fais exprès ! »

Le contrôle

Parmi les actes de violence psychologique, le désir de contrôler une personne et sa vie est particulièrement présent. Cela peut concerner différents domaines de la vie :

• Les déplacements
« Tu ne vas quand même pas retourner dans ce bar ?! Cet endroit n’est pas fréquentable. »

• Les fréquentations
« On n’est pas fait pour s’entendre avec eux. Oublie-les. »
- Priver le téléphone et contrôler les appels et échanges

• Le comportement
« Je ne supporte pas que tu montres autant de gentillesse et de chaleur envers ces personnes ! »

• Les moyens financiers
« Tu ne sais pas gérer les comptes… Laisse-moi faire et n’y touche plus. »

• Les goûts (ce qu’une personne aime)
« Tu es difficile ! Mange de tout plutôt que de manger du chocolat entre les repas ! »
« C’est quoi ce jeu débile auquel tu joues… »

Les violences physiques

Comportements impliquant un contact physique réel ou imaginaire avec une personne, un groupe de personnes, un animal, un objet ou un lieu. Lancer un objet, détruire du mobilier, bousculer, brûler, battre ou priver de certains accès sont des comportements où le contact physique est réel. Menacer de faire du mal physiquement, de détruire des objets ou de tuer implique un contact physique imaginaire, c’est-à-dire qui n’a pas (encore) eu lieu. Un contact physique imaginaire est aussi grave qu’un contact physique réel : les deux ont des conséquences réelles sur les victimes.

Certaines violences physiques qui ont lieu dans un cadre privé sont parfois difficiles à repérer d’un point de vue extérieur, car elles peuvent être camouflées. Les personnes qui en sont victimes peuvent préférer cacher des marques de violences ou les faire passer pour des accidents sous le coup de la peur, de la honte, de la pression ou de l’emprise.

Quelques exemples de violences physiques :

• Atteintes physiques corporelles
- Tirer les cheveux
- Gifler
- Frapper avec un objet

• Porter des menaces
« Si tu ne m’obéis pas, les enfants le paieront à ta place ! »
« Tu vas me le payer ! »
- Menacer avec une arme

• Détruire des biens et des objets
« Tu peux dire adieu à ton jouet préféré »
- Briser de la vaisselle
- Renverser des meubles

• Priver ou imposer des déplacements
- Mettre à la porte
- Laisser sur le bord de la route
- Enfermer dans une pièce verrouillée

• Priver de moyens de communication et de soins
- Empêcher de sortir du domicile
- Empêcher l’accès au téléphone
- Empêcher l’accès aux soins de santé

Les violences économiques

Comportements visant à priver une personne de son autonomie financière, de ses pièces d’identité et de ses choix au niveau professionnel. La personne à l’origine de ces violences exerce un contrôle financier et administratif sur la victime sous plusieurs formes : maîtrise des dépenses, privation des papiers, interdiction de travailler… Cette forme de violence peut toucher des personnes ayant tous types de statuts sociaux-économiques.

Quelques exemples de violences économiques :

• Contrôle économique et identitaire
- Empêcher une personne d’avoir accès à ses pièces d’identité
- Avoir la mainmise sur les comptes bancaires d’une personne
- Obliger une personne à demander l’autorisation pour le moindre achat

• Contrôle de la vie professionnelle
- Empêcher d’aller travailler ou d’étudier
- Prendre toutes les décisions à la place d’une personne par rapport à sa carrière
- Forcer une personne à travailler sans la rémunérer ou très peu

• Vol d’argent
- Prendre de l’argent liquide sans permission
- Utiliser une carte bancaire sans consentement de sa/son propriétaire
- Utiliser l’argent d’un compte commun sans en respecter les termes initiaux

• Usurpation d’identité
- Créer des dettes sous le nom de sa victime
- Utiliser les informations d’identité d’une personne dans le but de lui nuire

Les conséquences des violences

Ces différentes formes de violences peuvent avoir des conséquences psychologiques, sociales et physiques sur les victimes.

Au niveau psychologique :

  • Perte de confiance en soi
  • Développement d’une estime de soi négative
  • Dégradation du rapport à son corps
  • Émotions négatives : honte, peur…
  • Traumatismes, stress post-traumatique
  • Troubles anxieux, troubles du sommeil…

Au niveau social :

  • Sentiment d’insécurité
  • Perte de confiance en autrui
  • Isolement social
  • Détérioration des relations familiales, amicales, amoureuses, conjugales et professionnelles

Au niveau physique :

  • Blessures
  • Douleurs
  • Grossesse
  • IST

Autre conséquence : la culpabilité

Les victimes peuvent se sentir coupables des actes violents qu’elles subissent, croire qu’elles les méritent ou qu’elles les ont provoqués. Il est primordial que les victimes de violences sachent qu’elles n’y sont pour rien.

Comment aider les victimes ?

Chaque victime réagit différemment face à la situation de violence qu’elle subit. Il est important de respecter et de soutenir ses choix quant à la gestion de sa situation. Par exemple, si une victime n’est pas prête à porter plainte, il ne faut pas la forcer à le faire.

Cependant, certaines actions peuvent aider les victimes de façon générale :

- Nommer, identifier les violences

- Déculpabiliser la victime

- Croire, ne pas remettre en doute la parole de la victime

- Soutenir la victime

- Écouter l’histoire personnelle de chaque victime

Numéros d’urgence, organismes, associations et sites internet d’aides aux victimes de violences

Les numéros et plateformes d'écoute permettent de se confier sur sa situation auprès de personnes qualifiées et à l'écoute. Elles peuvent vous accompagner et vous donner des informations sur les démarches possibles, sur la manière de gérer votre situation, sur le rôle des intervenants sociaux et des associations de lutte contre les violences.

En France :
Numéros / plateformes d’écoute et d’urgence (si les horaires ne sont pas indiqués, la ligne est ouverte 24h/24, 7j/7) :

3919, Violences Femmes Info : gratuit et anonyme, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 22h et le samedi et dimanche de 9h à 18h.

0 800 05 95 95, Viols Femmes Informations : gratuit et anonyme, ouvert du lundi au vendredi de 10h à 19h

La plateforme de signalement de violences conjugales, sexuelles ou sexistes des services publics

URGENCES :

17 : la police ou la gendarmerie

15 : Aide médicale urgente

114 (par SMS) : le numéro d'urgence pour personnes sourdes ou malentendantes

112 : les services d'urgence européens

Des exemples d’associations :

La Fédération nationale solidarité femmes (FNSF)

Le Collectif féministe contre le viol (CFCV) :

En Avant toutes

L’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT)

La Fédération nationale des Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles (FN CIDFF)

Toutes ces informations sont regroupées avec plus de détails ici.

En Belgique :
Numéros / plateformes d’écoute et d’urgence (si les horaires ne sont pas indiqués, la ligne est ouverte 24h/24, 7j/7) :

0800 30 030, Écoute violences conjugales : gratuit et anonyme

0800 98 100, SOS Viol : gratuit et anonyme, ouvert du lundi au vendredi de 8h à 18h

107, Télé-Accueil : La Fédération des Centres de Télé-Accueil permettent de trouver contact avec « quelqu’un à qui parler », dans l’anonymat, la confidentialité et le respect.

URGENCES :

101 : Aide policière urgente

112 : Aide médicale urgente

Association et organisme :

Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE)
Leur ligne d'écoute et d'urgence : 04 223 45 67

Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) : ils existent dans quelques hôpitaux en Belgique.Toute victime de violences sexuelles peut s'y rendre, 24h/24, 7j/7. Ces centres permettent de recevoir des soins médicaux, un support et un suivi psychologique, de déposer plainte et de réaliser une enquête médico-légale.

Le site suivant regroupe plusieurs de ces coordonnées, ainsi que de nombreuses aides et informations autour des violences sexuelles.


Un travail rédigé par Lya et Ylonith

Rejoignez notre serveur discord pour discuter de l'article et partager vos réflexions avec une communauté passionnée !
Ylonith
Ylonith

Voyageur de mondes virtuels, passé par Midgar, Skellige et les terres d’Azeroth. Admirateur de jeux enchanteurs, et explorateur du multivers vidéoludique.